jeudi 2 mai 2013

Word, et après ? Les nouveaux outils d'écriture


La rédaction manuscrite est aujourd’hui rarissime chez les auteurs : mêmes les seniors utilisent des traitements de texte depuis belle lurette. Microsoft Word est leur traitement de texte de référence, il connait peu de concurrents sérieux. Des alternatives comme LibreOffice ou Apple Pages peinent en effet à percer. Malgré tout, de nouveaux outils d’écriture émergent. Ce billet est l’occasion de faire le point sur le sujet.

Les besoins d’un auteur aujourd’hui ?

Un auteur a avant tout besoin de rédiger du texte brut, avec un peu de mise en forme (gras, italique, etc.), et des notes et renvois en bas de page ou fin de manuscrit.
La correction orthographique et grammaticale est une aide précieuse. C’est une des fonctions clefs de Word, mais il existe des logiciels beaucoup plus puissants pour les professionnels, comme ProLexis.

Le parcours rapide du manuscrit, grâce à une navigation par chapitre, est assez utile. Pour cette fonctionnalité, certains auteurs préfèrent Scrivener à Word. Ce logiciel est davantage un logiciel de gestion de projet d’écriture qu'un traitement de texte stricto sensu. Il qui offre de multiples manières de visualiser les documents longs, et permet notamment de gérer son document sous forme de fragments que l'on organise à la manière de fiches sur un tableau de liège. Il permet également l'édition du texte en plein écran.

Les publications plus techniques font appel à des niveaux de titre multiples, à des tableaux, figures et formules scientifiques. Elles tirent parti de toute la puissance de Word, mais elle ne représentent pas la majorité des publications. Certains scientifiques utilisent LaTeX, un moteur plus complexe à prendre en main (il faut saisir des balises techniques à la main) mais très puissant pour les formules mathématiques. On peut tester le moteur LaTeX en ligne sur latexlab.org.

La coécriture

Il existe aujourd’hui de puissants outils de co-écriture sur le Cloud, comme EtherPad (disponible sur framapad.org) ou Google Docs (que j’utilise pour écrire ce billet). Il permettent même une coécriture du texte en temps réel.
Ils offrent une mise en forme moins sophistiquée que Word, proposent la correction orthographe mais pas grammaticale. Et ils sont limités en terme de volume de pages, inadaptés à un ouvrage de plus de 200 pages.

L’aide à la rédaction

Si Word propose un dictionnaire de synonymes, Google travaille sur une aide à la rédaction beaucoup plus ambitieuse avec Scribe. Cet outil propose la complétion des mots comme cela existe sur les téléphones. Il propose même la complétion de phrases en se basant sur des statistiques de phrase communes.
Ainsi, si vous tapez “Cher”, il vous suggère “monsieur”, etc. C’est pratique, mais un peu effrayant sur le plan du style...
Cet outil expérimental n’est malheureusement plus en ligne.

La dictée vocale

Les outils de dictée vocale, comme Dragon Dictate, Apple Siri et Google Voice Search, progressent petit à petit, mais ne font encore pas 100% de reconnaissance sur un corpus de mots ouverts. Leur usage reste donc anecdotique.
Par ailleurs, la composition de texte à voix haute est adaptée à la poésie et au théâtre, mais pas à tous les types de rédaction.

La concentration en environnement digital

Le monde digital connaît un vrai enjeu de concentration : les mails, messageries instantanées et réseaux sociaux sont des interruptions peu propices à l’écriture. Le correcteur orthographique qui souligne sans cesse les mots en rouge perturbe aussi le cheminement de la pensée.

De même que les liseuses sont adaptées à la lecture concentrée, des outils de concentration pour l’écriture émergent.
Un des plus intéressant est OmmWriter. Il masque le reste de l’ordinateur et ses distractions, il propose une ambiance musicale et colorée relaxante. Son correcteur d’orthographe et son outil de complétion sont très discrets. A tester...

La Technique Pomodoro peut aussi se révéler utile pour un auteur : elle consiste à s’imposer des  plages de concentration de 25 mn, alternées avec des pauses obligatoires de 5 mn. Elle est outillée avec des logiciels minuteurs.

Le meilleur moment pour écrire

Les auteurs disent souvent que le meilleur moment pour écrire est le matin.
Il existe aujourd’hui des outils pour les aider à se réveiller dans les meilleures conditions. On peut citer le bandeau Zeo et son réveil associé, ou Sleep Cycle sur iPhone. Ces outils réveillent leur utilisateur dans la phase de sommeil la plus adaptée.

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