dimanche 23 octobre 2011

Vers les bibliothèque 2.0 ?


Si l’on examine l’évolution du marché de la musique et de la vidéo depuis quelques années, on observe deux tendances :
La première tendance est à la dématérialisation des contenus : de plus en plus de personnes n’utilisent plus de supports tangibles pour stocker leurs musique et films. Elles préfèrent utiliser un ordinateur ou un périphérique nomade (cf. iTunes Store, Amazon MP3, etc.). Ceux-ci permettent d’éviter un classement pénible, de faire des économies de place et de faciliter l’accès aux contenus en mobilité.
La seconde tendance est à la consommation à la demande : bon nombre de personnes préfèrent ne plus posséder du tout les contenus, et choisissent d'y accéder depuis le Web (cf. Deezer, Spotify, CanalPlay, etc.)
La première tendance commence à toucher le monde des livres avec les eBooks : un américain sur six lirait sur un eBook Reader. Même si les français sont en retard, ils devraient adopter ce mode de lecture, avec la sortie récente du catalogue et de la liseuse Kindle en Français. La seconde tendance est beaucoup plus émergente dans le monde du livre : elle se concrétise par exemple avec Gallica ou Google Books.
Si la seconde tendance gagnait le monde du livre, on pourrait s’interroger sur le devenir de nos bibliothèques personnelles : en somme, nous ne posséderions plus aucun livre chez nous, ni sous forme tangible, ni sous forme immatérielle. Et les livres n'existeraient plus qu'au sein de vastes bases de données en ligne gérés par des organismes privés ou publics, comme la BNF.
L’alternative à la bibliothèque personnelle pourrait se nommer bibliothèque 2.0 : elle consisterait en une sorte de liste de livres avec notre historique de lecture, nos classements, nos avis sur les livres, et éventuellement nos annotations. Cette liste pourrait être privée ou partagée à partir du Web.
Un certain nombre de bibliothèque 2.0 existent d'ores et déjà. On peut citer GoodReads, LibraryThing, Babelio, lecteurs.com. SensCritique est une offre plus large qui couvre aussi les jeux vidéos et les films.
Enfin, il me semble nécessaire d'évoquer OpenBookmark dans ce billet : Il s'agit un projet qui met en avant une bibliothèque 2.0 ouverte et interopérable. Son objectif est de permettre le partage de listes de lectures via un standard compatible avec les différentes offres eBook du marché, afin que le lecteur ne soit pas enchaîné à une plateforme donnée.
A tester d’urgence !

6 commentaires:

  1. Je me pose tout de même la question suivante : Amazon sort son kindle pour aider le développement du livre numérique mais, en même temps, il devient éditeur de livre (livre physique); alors est ce que la dématérialisation sera réellement totale un jour ?

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  2. Le Labo v2 ne devait-il faire le liens avec les collections de la BnF ? Je pense à cela http://signets.bnf.fr/html/categories/c_011recensions.html

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  3. Bonjour,
    Votre billet est illisible dans IE.
    Bravo pour l'accessibilité.
    O. Jacquot

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  4. Super le 'futur' hein avec ses nouvelles technologies. Je ne veux pas d'un monde ou tout n'existera plus physiquement mais que virtuellement. Et ce qui est dingue, c'est que parmi tous ces gens qui achètent des ebooks sont soit disant des amoureux du livre à les entendre. Ah oui c'est sur, ils sont vachement des passionné(e)s puisque qu'ils détruisent petit à petit le livre physique.

    Dans 5 ans ça sera comment ? Les éditeurs n'existeront plus (puisque désormais avec ces nouvelles plates-formes chez Amazon et autres il est possible d'avoir de l'auto édition) ? Toutes les nouveautés seront uniquement en numérique ? Plus de librairies ? Plus de rayons littératures/livres/bd dans les grandes surfaces ?

    J'espère de tout coeur que ça n'arrivera jamais. Que le numérique et le livre papier coexistent. Mais avec le succès que ça à comme aux États-Unis ou il se vends désormais plus d'ebooks que de papiers, ça fait très peur !

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  5. Une bibliothèque dématérialisée, sans collection de document, qu'est-ce que c'est? Une mémoire, la mémoire, ma mémoire. Si oui, c'est en s'organisant autour des fonctions de la mémoire humaine que la bibliothèque survivra à la crise actuelle. Des siècles d'imprimés nous a fait confondre l'objet et son contenu. La mémoire humaine a bien un "support matériel" dans le réseau des neurones, mais qui penserait écrire qu'elle contient des documents?! Dans son Traité de la documentation (1934), Paul Otlet avait une vision de la bibliologie prophétique. C'est étonnant que son oeuvre soit si peu connue, surtout dans le monde des bibliothèques. Il faut écouter cet extrait dans Youtube (http://www.youtube.com/watch?v=hSyfZkVgasI) et se demander quelle institution, quelle bibliothèque pourra contenir et rendre accessible le "nouveau livre" dont parle Otlet.

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